La gestion des émotions en maternelle

Je ne pensais pas avoir à traiter les émotions dès la petite section de maternelle. D’ailleurs lors de ma programmation annuelle, je laissais ce thème à la moyenne section, privilégiant alors le travail sur le corps et les 5 sens.

Cependant, je remarque que certains élèves dès la petite section sont en difficulté émotionnelle n’arrivant pas à gérer leur frustration, ce qui est normal. Parmi l’un d’eux, je suspecte une hypersensibilité que je vais devoir prendre en compte tout au long de l’année pour aider cette élève à grandir avec cette caractéristique que je connais bien. Je suis moi-même une hypersensible.

L’hypersensibilité est une sensibilité plus haute que la moyenne, pouvant être vécue avec difficulté par la personne concernée elle-même ou perçue comme « exagérée », voire « extrême », par son entourage.

20 à 30% des élèves sont hautement sensibles. Il est donc important pour ces enfants de se reposer sur un référent adulte pour accueillir les émotions : écoute, attention et bienveillance, travail autour de la reconnaissance des émotions.

J’ai donc orienté mes prochaines séances de langage oral vers les émotions afin de pouvoir développer du lexique mais aussi de pouvoir expliquer ce que l’on ressent dans son corps selon chaque émotion.

A travers ces séances, je vais travailler la structure verbale « je suis », « tu es », « il/elle est » avec l’utilisation des pronoms à bon escient :
– Identification de la personne qui parle (garçon/fille) : IL ou ELLE?
– Utilisation de “JE”.

Un bâton de parole pour réguler les échanges, des images pour déclencher la parole, voici l’organisation des séances de langage que j’ai instaurée depuis le début de l’année.  J’utilise des photos prises en classe pour générer le langage et corriger les structures avec les élèves.

En période 1, je travaillais en regroupement classe pour démarrer l’année. Mais pour la période 2, en plus des séances de langage en regroupement, je développe des séances en très petits groupes. Je reviendrai sur le travail que nous faisons en groupe classe et je ferai un travail de langage avec images, photos, jeux pour les aider à mieux assimiler les structures, le lexique, la prononciation. Ces petites séances ont pour objectif d’aider les enfants en difficulté de langage ou timide à prendre la parole et développer petit à petit une confiance en leurs compétences langagières.

Pour travailler les émotions en séance de langage oral, j’installe dans ma classe un baromètre des émotions qui peut s’intégrer « au quoi de neuf ? » du matin en rituel selon la volonté de l’enfant (pédagogie institutionnelle). Les élèves apprécient ce moment. Je vais donc m’appuyer dessus pour y intégrer les émotions du matin.

De plus, j’ai préparé des “flashcards” sur lesquelles s’appuyer pour enrichir le lexique :

A la façon de “la couleur des émotions”, j’ai développé une activité autonome : “les bocaux des émotions” . Cette activité consiste à trier les images émotions dans les bocaux en fonction de l’émotion qu’elle représente.

En littérature, je vais m’appuyer sur “La couleur des émotions” qui propose une diffusion via Genial.ly. Je vais aborder une émotion par semaine afin de vraiment l’exploiter dans nos séances de langage et pourquoi pas en arts plastiques également.

Mais j’aimerais aussi parcourir avec les enfants un livre que j’ai acheté il y a peu, auprès d’un des auteurs, Audrey Tuihagi : “Thomas apprend à piloter ses émotions”. Il fera partie des lectures quotidiennes offertes.

Pour aller plus loin :

L’application LILI

récompensé par le grand prix de l’innovation pédagogique lors des trophées de l’éducation

Les albums de Zatou aux éditions Retz :

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