Les ateliers individuels de manipulation (AIM) est le dispositif recommandé en maternelle pendant que l’enseignant travaille avec un petit groupe en dirigé. Je trouve ce dispositif intéressant car pour chaque atelier une compétence est travaillée et je peux vraiment différencier les apprentissages pour mes élèves en séance dirigée. On retrouve dans cette démarche des similitudes avec l’approche pédagogique de Maria Montessori qui préconisait le liberté de faire à travers l’expérimentation en autonomie. Je me suis d’ailleurs inspirée de certains outils Montessori pour monter mes ateliers.
Dans mon expérience en élémentaire, en CE1-CE2, j’avais déjà mis en place un dispositif équivalent aux AIM en maternelle qui s’apparentait à la classe flexible, coopérative avec le développement du tutorat. Des jeux de manipulation, des cartes à tâches, du matériel Logico des éditions MDI étaient les outils mis à disposition des élèves pour leur permettre de progresser en autonomie en suivant un plan de travail.
Cependant en maternelle, et surtout en petite section, il y a beaucoup d‘autres choses à verrouiller avant de pouvoir profiter de ce dispositif.
Dans ma configuration de travail, subsiste une contrainte de taille : je travaille seule sans ATSEM ! Je n’ai donc personne pour surveiller les AIM, rappeler les consignes, les règles données par la maîtresse, garder les élèves sur les objectifs de travail par atelier, encadrer pendant que je tiens un atelier dirigé.
En Polynésie Française, tous.tes les enseignants.es de maternelle, excepté.es les enseignants.es de TPS, travaillent seuls.es en classe. Donc développer des AIM dans cette dynamique relève du challenge.
J’ai donc amené les AIM par étapes :
- J’ai d’abord fait le choix de proposer des jeux simples à mes élèves, des jeux de construction, des jeux de voitures, des jeux avec des animaux, des jeux d’imitation. La seule contrainte était de ranger chaque jeu pris à sa place (photos collées à l’emplacement défini du jeu pour aider au repérage du rangement).



- J’ai ensuite fermé certaines zones (utilisation de sens interdits) pour concentrer les élèves sur d’autres zones et appliquer le rangement à la précision. Par exemple, pendant une semaine, la zone de la marchande était ouverte, alors que l’espace poupées et la cuisine étaient fermés. Nous travaillions donc sur les fruits et les légumes, rangement à la couleur, à la catégorie pendant cette semaine. La semaine d’après, j’ouvrais une autre zone.



- J’ai ensuite développé les ateliers individuels en proposant des activités pouvant se faire seul (Un bac par atelier pour un élève). Je les ai mis à disposition en classe et je les ai rangés et balisés en fonction des couleurs. Les élèves doivent respecter la couleur pour le rangement. En même temps ils manipulent les couleurs en contexte :
– ORANGE pour les formes et l’espace
– ROUGE pour la construction du nombre
– VERT pour l’exploration du monde
– BLEU pour les formes de langage
– JAUNE pour la motricité fine




Quelques ateliers autonomes :


















- Puis, j’ai organisé des sessions « ateliers libres » où je proposais des jeux non connus encore et je jouais avec mes élèves, je montrais, je refaisais avec eux et je les laissais faire à leur tour. De cette façon j’ai pu développer les activités puzzles qui ne plaisaient pas au début. Maintenant ils en redemandent et progressent vite.






Les élèves en AIM :















Parfois ils se regroupent de manière autonome pour faire des activités autour du langage en reprenant notre oeuvre littéraire de la période, le bonheur pour moi :

- J’ai également proposé en séances dirigées des ateliers autonomes en jouant avec eux, en expliquant, en montrant et en faisant faire. De cette façon, les élèves ont appris à jouer aux dominos de couleurs, au loto de couleurs mais aussi à des jeux d’observation (jeu de lynx, d’appariement)



Mes objectifs ne sont pas encore atteints. J’ai encore beaucoup d’ateliers autonomes à développer comme la reproduction d’un modèle de construction et bien d’autres. Les élèves apprennent en même temps qu’ils font, qu’ils rangent. Je supervise l’encadrement des ateliers : “je prends un atelier, je m’installe, je fais mon activité dans le calme et je range mon atelier à sa place avant d’en reprendre un autre.” Ces règles sont énoncées avant chaque départ dans les ateliers. Le calme s’installe de plus en plus, le rangement se fait de mieux en mieux.
La prochaine étape est le suivi plus précis des ateliers en intégrant un appareil photo numérique pour enfant dès la prochaine période pour amener mes petits élèves à prendre en photo leur travail accompagné de leur étiquette prénom. Encore un pas vers l’autonomie…

Prochains ateliers prêts à être intégrés :




















